Depuis 2000, l’artiste française Valentine Fournier développe tout un art de la mise en scène en miniature et choisit pour protagonistes des portraits anonymes des années 1920-1950. La série des petits cadres est consacrée aux portraits photomaton. Valentine Fournier s’inspire du jeu traditionnel enfantin consistant à relier des points numérotés pour faire apparaître un dessin et reproduit la silhouette des personnages portraiturés. Si l’approche paraît ludique, ces dessins codés, ainsi que la typographie employée, font référence au dispositif normatif de la photographie d’identité. Ces silhouettes vides, composées de chiffres, contrastent avec les visages expressifs des portraits originaux et semblent dénoncer le caractère réducteur de ce mode d’identification imposé par l’état civil. Le titre donné aux pièces, un prénom suivi du nombre de points utilisés, reflète tout particulièrement cette tension.
Clément Chéroux
(extrait du catalogue de l’exposition “Derrière le rideau-l’esthétique Photomaton“ Musée de l’Elysée, Lausanne 2012)
(extrait du catalogue de l’exposition “Derrière le rideau-l’esthétique Photomaton“ Musée de l’Elysée, Lausanne 2012)
2012/2015