Valentine Fournier
La convocation est évidente : d’un côté un registre de photographies originales et anonymes, de l’autre le goût de Valentine Fournier pour le fait divers et ses convergences. La quête ou la trouvaille de ces images constitue l’invention d’archives et la création de récits historiographiques.
La photographie d’identité, le portrait, le photomaton : voilà le registre dans lequel s’inscrit la métamorphose de l’anonyme vers la fiction.
La surface photographique est souvent transfigurée par adjonction de matériaux et de couleurs. L’intention est de restituer une nouvelle matière. Il s’agit d’un agencement qui opère entre image et littérature, espace et temps. C’est par synchronicité que l’agencement souvent se fait, comme un itinéraire littéraire qui appelle à la transformation de l’imaginaire. L’œuvre a pour écho le récit et la correspondance qui s’établit avec le regardeur.
L’ajout manuel de phrases – à la machine à écrire - relève du graphein et grave l’ambivalence qui se joue dans les œuvres de Valentine Fournier. Les encadrés photographiques, boîtes ou coffrets pourraient être des cénotaphes comportant leur épitaphe, des petits trésors mémoriaux qu’elle aime réaliser de A à Z. Mais il en est autrement. Ce sont des plateaux de théâtre, spectacles du vivant. Les personnages sont réassignés : leur sont attribué caractère, symboles et fiction intégrale, à revers d’une chronique. Ils ressortent d’un travail sur l’émotion, le tragique ou le dramatique.
Mais pourquoi la photographie ? Pourquoi passer de l’exercice spatial du décor d’intérieur – sa formation initiale – à la photographie sans pour autant tenir l’appareil - qui lui est apparu comme une rationalité absurde ? La photographie ancienne permet de travailler le sens du souvenir (parce qu’elle le définit elle-même). Ce qui importe est de chercher et trouver le Personnage ; le mettre en scène ; de recréer un bout d’histoire dans un rapport contraint au souvenir réinventé. La proposition formelle est une mise en boîte de la disparition comme du souvenir répondant à la question : qu’est-ce qui reste, au-delà de la perte ? L’anonymat qui a gagné une nouvelle existence est en réalité un hommage au vivant.
Créer un événement de l’ordre du vivant et le prolonger. C’est sans doute là le nouvel enjeu dans le travail de Valentine Fournier. Si elle tend vers une abstraction formelle dans la réalisation de ses objets – notamment dans son travail d’édition de livre d’artiste – elle n’en oublie pas pour autant son sujet principal : réinitialiser l’ordre de la présence.
C’est sans doute pour cela qu’aujourd’hui, elle aime mixer l’image au langage, la photographie à la projection, à la musique, sa présence sur scène avec celle de partenaires artistiques. Aujourd’hui, elle a dépassé son élan initial, elle fait cinéma.
Nathalie Amae
Curator, Savage Collective
C’est en découvrant une série d’anciennes photos de classe en noir et blanc que Valentine Fournier a commencé une collection d’images anonymes principalement des années 20 aux années 60.
Marquée par l’univers codé, ludique et tragique de Georges Perec, elle consacra son diplôme de fin d’étude d’architecture d’intérieur en 1996 à la mise en espace de l’œuvre de l’écrivain.
De ce travail sur le décor et la mémoire, Valentine Fournier développe à partir de 2000 tout un art de la mise en scène ; puis à la suite d’une formation en reliure et en cartonnage, un art de la mise en page.
Les photos, principalement des photos d’identité, sont remises en situation dans l’espace minimaliste de boîtes-vitrines, de carnets cousus-mains ou d’éléments encadrés.
Chaque détail de cet univers épuré est l’élément clé d’une narration poétique souvent emprunte de gravité. Ces visages, ces regards, ces fantômes du passé deviennent les protagonistes d’une nouvelle histoire où se dessinent les figures du souvenir et de l’absence.
Marquée par l’univers codé, ludique et tragique de Georges Perec, elle consacra son diplôme de fin d’étude d’architecture d’intérieur en 1996 à la mise en espace de l’œuvre de l’écrivain.
De ce travail sur le décor et la mémoire, Valentine Fournier développe à partir de 2000 tout un art de la mise en scène ; puis à la suite d’une formation en reliure et en cartonnage, un art de la mise en page.
Les photos, principalement des photos d’identité, sont remises en situation dans l’espace minimaliste de boîtes-vitrines, de carnets cousus-mains ou d’éléments encadrés.
Chaque détail de cet univers épuré est l’élément clé d’une narration poétique souvent emprunte de gravité. Ces visages, ces regards, ces fantômes du passé deviennent les protagonistes d’une nouvelle histoire où se dessinent les figures du souvenir et de l’absence.
Texte Thomas Bartel
Formation
Diplômée de l'ESAT (École Supérieure des Arts et Techniques) section architecture d’intérieure 1996 - félicitations du jury.
Salons et festivals
2023 - Salon ART'UP avec la galerie L'espace du Dedans, Lille.
2020-2021 - Intime festival, Namur, Belgique
2013 - Fotofever, Carrousel du Louvre, Paris 1er
- Désirs de livres - désirs d'images, Hôtel Sauroy, Paris 3ème
2009 - Art Paris avec la galerie Parisglobe, Grand Palais,
Paris 8ème
Paris 8ème
2008 - Salon de Montrouge
2007 - Art's factory Winter show, Paris 9ème
2006 - Graphic session d'Art's factory, Paris 9ème
2005 - Salon de la jeune création, La Bellevilloise, Paris 20ème
2000-2004 - Festival de la cour saint-Pierre, Paris 17ème
Expositions
2022 - Galerie L'espace du Dedans , Lille
- Photos trouvées - Petite femelle et autres faits divers, galerie
Michel Lagarde, Paris 10 ème.
2021 - Histoire de mue, espace culturel Houdremont, La Courneuve.
2018 - Galerie Le dirigeable, Paris 4ème
- Lisamultiplebox, Le Tréport
2017 - La Sécu, Lille
- Minuscule galerie, Rennes
2016 - Galerie Un livre - une image, Paris 11ème
2015 - "Postures", Espace Commines, Paris 3ème
- “Libertés chéries“, Romainville
- "Affaires de familles", Médiathèque Marguerite Duras,
Paris 20 ème
Paris 20 ème
2014 - "Motifs à mots - les maisons ouvrières", Artothèque
de Montbéliard
de Montbéliard
- "The Wave", parc de La Villette, Paris 18ème
- Hasard ludique, Paris 18ème
2013 - "Faits divers", Galerie PapelART, Paris 4ème
- Atelier 5, Nice
2012 - "Corps à corps", Galerie PapelART, Paris 4ème
- "Derrière le rideau - Esthétique du Photomaton"-
Musée de l’Élysée, Lausanne - Le Botanique, Bruxelles -
Le Kunsthaus, Vienne
Musée de l’Élysée, Lausanne - Le Botanique, Bruxelles -
Le Kunsthaus, Vienne
2011 - Galerie Un livre - une image, Paris 11ème
- "Art Boxes" chez Colette, Paris 1ème
- "Eros et Pornos", Galerie PapelART, Paris 4ème
2010 - Galerie Think and More, Paris 1er
2009 - "Moteur!", Galerie Parisglobe, Paris 9ème
2008 - "Etats", Dorothy's galery, Paris 11ème
2007 - 5 artistes à suivre, Galerie Lavignes-Bastille, Paris 11ème
2006 - Galerie The Carpenters Workshop, Londres
2004 - Galerie Art's Factory, Paris 18ème
2003 - Espace Æ, Paris 10ème
- NIM, Galerie Patricia Dorfmann, Paris 4ème
2001 - Galerie Art's Factory, Paris 18ème
- Chez NIM, Paris 4ème